24 avril 2020
La méningite est une inflammation des membranes qui protègent le cerveau. Elle peut être causée par plusieurs microorganismes mais les formes les plus dangereuses sont causées par des bactéries. Ces bactéries sont transmises par des gouttelettes contaminées lors d’un éternuement ou d’un contact avec de la salive d’une personne infectée au niveau de la gorge, n’ayant souvent aucun symptôme, un porteur sain.
Le meilleur moyen de prévenir la méningite aujourd’hui est de se faire vacciner ; mais il n’y a pas encore de vaccins contre toutes les souches de bactéries pouvant causer cette maladie. Des gestes barrières permettant d’éviter les contacts avec des gouttelettes contaminées et la salive peuvent également aider à se protéger de l’infection. En temps normale, très peu de porteurs sains finissent par développer la maladie et à ce jour les chercheurs ne comprennent toujours pas les facteurs déclenchant de la méningite; ceci la rend imprévisible, ainsi que les grosses épidémies qu’elle crée de manière récurrente dans les pays Africain de la ceinture de la méningite. Malgré l’efficacité des traitements antibiotiques, chaque année 10% des malades meurt de la méningite dans le monde, sans compter les lourdes séquelles qu’elle laisse aux personnes qui se rétablissent (amputation, perte d’audition, conséquence cognitive etc…). La difficulté de diagnostic rapide dans les pays africains rend la situation encore plus difficile à gérer notamment en période épidémique. Voilà pourquoi il est important d’explorer toutes les possibilités de prévenir cette maladie.
Avec le projet MOMIB, conduit par Dr Kanny Diallo, nous allons étudier les variations du microbiome de l’oropharynx afin d’évaluer son rôle dans le développement du portage sain d’une des bactéries qui cause la méningite, un des prérequis au développement de la maladie. Nous espérons ainsi identifier de nouvelles pistes de prévention qui nous permettrait d’en finir avec la méningite.
Ce projet portant sur la dynamique du microbiome oropharyngé et les maladies bactériennes invasives sera mis en œuvre en Côte d’Ivoire (Abidjan et Korhogo) dans le cadre d’une collaboration entre le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS), le Centre Ouest Africain de Biologie Cellulaire et Pathogènes infectieux (WACCBIP) au Ghana et l’institut Francis Crick au Royaume-Uni.
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