26 juillet 2017
La situation des primates non humains est très préoccupante. 60% d’entre eux sont menacés d’extinction. En Côte d’Ivoire, la population de chimpanzés a chuté de 90% en 20 ans. C’est dans ce pays que se tient du 24 au 27 juillet 2017, le congrès inaugural de la Société Africaine de Primatologie (SAP) en présence de plus de 150 scientifiques d’Afrique et d’ailleurs. A en croire Prof. Inza Koné, Directeur de la Recherche et du Développement (DRD) au Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS), l’objectif général du congrès est de constituer formellement la SAP et de la positionner comme une plate-forme de partage de connaissances et d’expériences entre chercheurs, acteurs de la conservation, professionnels de l’éducation, bailleurs de fonds et décideurs du continent africain, afin de parvenir à une conservation effective des primates d’Afrique.
Passer le centre de gravité de la primatologie en Afrique
A travers la SAP, les Africains entendent « prendre leur responsabilité dans la conservation des primates » et « faire passer le centre de gravité de la primatologie en Afrique » a laissé entendre le Prof. Bassirou Bonfoh, Directeur Général du CSRS. En effet, le milieu de la primatologie est largement dominé par des scientifiques d’Amérique du Nord ou d’Europe. Les primatologues africains sont peu connus à l’échelle internationale, ils n’ont pas accès aux mêmes financements et ne dirigent que rarement des projets de recherche ou de conservation, même sur leur propre continent. Cette situation est paradoxale d’autant plus que l’Afrique détient la plus grande population de primates au monde. « C’est le moment » de créer la SAP. « On a vraiment besoin d’une organisation africaine gérée par des Africains » a estimé le Prof. Russell Mittermeier, un célèbre primatologue américain, Vice-président de l’organisation américaine de protection de la nature « Conservation International ».
Une prise de conscience au niveau politique
Selon le Ministre Ivoirien des eaux et forêts, M. Alain Richard Donwahi qui a ouvert les travaux du congrès inaugural de la SAP, la question des primates interpelle tout le monde. « Le défi de la conservation des primates en Afrique n’est pas seulement d’ordre environnemental mais aussi d’ordre politique et scientifique », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs invité les participants au congrès à « apporter des innovations pour mettre en place un mécanisme de conservation pour réduire la disparition des primates » sur le continent. Même son de cloche du côté du Ministère de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement durable, représentée par le Prof. Delphin Ochou. Ce dernier a encouragé « les organes de la SAP à œuvrer pour l’atteinte des objectifs que sont entre autres la conservation des primates ».
Le CSRS en avant-garde
Le CSRS se positionne en avant-garde dans la lutte pour la conservation des espèces en voie de disparition et leurs habitats ; d’où son appui notable et considérable dans l’organisation du congrès inaugural de la SAP. L’institution mène des activités de recherche, de sensibilisation et de conservation dans les forêts de la côte ivoirienne, dans le nord-est du pays et au Parc national de Tai, l’un des derniers vestiges de la forêt tropicale primaire en Côte d’Ivoire.
Autres articles sur le sujet
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/07/25/les-primatologues-africains-s-organisent-pour-sauve…
http://www.bbc.com/afrique/region-40716556
http://news.abidjan.net/h/619234.html
http://www.rfi.fr/afrique/20170725-cote-ivorie-150-scientifiques-africains-mobilisent-sauver-singes
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